L’immobilier ne vit pas en vase clos. On pense souvent que les paramètres qui influencent les prix sont conjoncturels : taux d’intérêt, fiscalité, dispositifs d’aide… C’est vrai, mais ce ne sont pas les seuls. Derrière ces mouvements visibles, il existe des dynamiques plus profondes, plus lentes, mais tout aussi déterminantes.
La croissance économique fait partie de ces paramètres structurels. Elle n'agit pas sur les prix de manière immédiate, mais elle façonne durablement le marché immobilier.
Lorsque l’économie est en croissance, les revenus augmentent, la confiance des ménages s’améliore, l’emploi se stabilise. Progressivement, les acheteurs potentiels peuvent consacrer des budgets plus élevés à l’achat immobilier. Leur capacité d’achat ne dépend pas uniquement des taux, mais aussi de ce qu’ils gagnent, de leur visibilité professionnelle, de leur sentiment de sécurité économique.
Ce phénomène tire les prix vers le haut, non pas par spéculation, mais par hausse réelle de la solvabilité des ménages. On l’a vu très clairement dans les années 2000 ou dans certaines grandes métropoles européennes : la croissance soutenue s’est traduite, à moyen terme, par une augmentation continue des prix.
La croissance économique agit sur l’immobilier via un levier central : le revenu des ménages. Lorsqu’un ménage gagne plus, sa capacité de remboursement augmente, ce qui lui permet d’accéder à un emprunt plus important, sans pour autant accroître son niveau de risque.
Par exemple :
Donc, indépendamment des paramètres conjoncturels comme les variations de taux d’intérêt, de fiscalité, etc., la progression des revenus entraîne mécaniquement une hausse des prix immobiliers, puisqu’elle augmente la capacité des ménages à financer leur achat.
Une estimation fiable ne peut pas se contenter de photographier le marché à un instant donné. Elle doit tenir compte de la trajectoire économique du territoire :
Autant d’indices qui révèlent la tension future sur le marché local, et donc la capacité des acheteurs à absorber certains niveaux de prix.
Aujourd’hui, certains outils permettent de réactualiser les données immobilières passées en les confrontant à l’évolution de tous ces paramètres (conjoncturels et structurels) : revenus, taux, inflation, etc. Ce type d’approche permet de comprendre non seulement ce que valait un bien hier, mais surtout ce qu’il vaut aujourd’hui…